« Ok, d’accord. Allons en Israël. Mais ça ne me tente pas de l’organiser. Fais juste me dire combien d’argent je dois te virer pour les billets, puis tu sais de toute façon ce que j’aime faire comme activité. », me dit mon frère en s’étirant de tout son long sur le divan.
J’ai insisté auprès de lui pour que nous fassions un voyage ensemble au cours de l’été 2019. Séparée de mon conjoint de la dernière décennie, je cherchais à tout prix vivre de nouvelles aventures mais n’étais pas encore prête pour des escapades en solo. Féru de l’histoire et de la géopolitique, en forme et aimant la bonne chère, mon frère m’est apparu en tant que partenaire idéal dans le crime. En prime, nous aurions l’occasion de consolider notre lien, négligé au cours de ma vie de couple tumultueuse.
La recommandation de passer quelques jours dans la ville d’Eilat venait de D. Napolitano, cinéaste d’origine italienne vivant à New York, aux cheveux ondulés d’un noir de jais et une voix de crooner. Je papotais avec ce fils de diplomate ayant vécu une partie de son enfance en Terre Sainte à l’arrière-scène du laboratoire créatif d’un grand homme de théâtre québécois. D. m’a assuré que les plages de Tel-Aviv n’avaient rien de surprenant, que c’était juste une autre bande de sable en pleine ville et que, tant qu’à faire, j’étais aussi bien d’aller me faire dorer la couenne à Miami, ça serait moins loin et tout aussi faux. Par conséquent, si je voulais vivre l’expérience authentique du bord de mer hébraïque, un déplacement jusqu’à Eilat sur la mer Rouge s’avérait un incontournable.
Mes recherches (plutôt bâclées, je l’avoue) des commentaires Trip Advisor, de la banque d’images Google et la lecture du guide Lonely Planet composaient un tableau pittoresque et convaincant, à la sauce moyen-orientale, de récifs coralliens colorés, des plaisirs de l’apnée et de la plongée de première classe. Mon frère, absorbé en alternance dans les échanges textos avec sa nouvelle copine et les paris sportifs en ligne, acquiesça d’un air détaché à l’itinéraire proposé et marmonna qu’il me faisait confiance.
Nous quittons Tel-Aviv par un cuisant après-midi de juin en empruntant les étroits trottoirs de la Grande Orange. La marche jusqu’à la station d’autobus était brutale parce que brûlante, et la poussière a pris la place de la sueur sur nos corps encombrés de bagages. Nous passons la porte 42 de la station et ses tourniquets à la peinture verte écaillée, pendant que les convoyeurs mâchent et recrachent nos valises ne contenant aucun explosif, sous les regards désabusés de gardiens à la peau d’olive. La station centrale de Tel-Aviv présente un charme déglingué et ne détonnerait pas dans n’importe quel pays du deuxième tiers, incluant notre Bosnie-et-Herzégovine natale, où mon frère et moi avons grandi avant d’immigrer au Canada après la guerre de 1992-1995. Les irrégularités des murs de la station me rappellent ces trous de balle si familiers. Ses quelques points d’entrée étaient dotés de contrôles de sécurité sévères, tout comme tous les autres lieux publics israëliens. Le sérieux de la procédure contraste avec le désordre régnant à l’intérieur du bâtiment. En fait, la plus grande station d’autobus du monde est un labyrinthe confus de boutiques de vêtements, de comptoirs alimentaires, de magasins d’électronique et de salons de tatouage. Les directives en anglais faisant défaut, nous errons dans ce bazar jusqu’à ce que nous retrouvions le chemin du comptoir de billets, où une préposée des moins aimables nous jette nos billets à la figure, en nous invitant de la main à dégager du guichet.
L’indice de développement élevé de l’État d’Israël se faisait connaître par ses autobus propres, climatisés et surtout à l’heure, à défaut que la station de sa plus grande ville en soit un étendard. Après nous être installés, j’observe mon frère regarder avec dégoût une femme venant s’asseoir avec ses deux chiens. Des nuages de poils beiges flottent dans l’espace confiné et le poil du bras de mon frère se dresse en guise de riposte. Malheureusement, sa personnalité obsessive-compulsive sur la propreté ne prend jamais de vacances. Je sens qu’il s’accommode mal de devoir partager son moyen de transport avec deux canins. « Même en Bosnie, ce genre de merde n’arriverait jamais », grinça-t-il d’un ton sec.
Autour de nous se posent de jeunes gens, à peine sortis de l’adolescence. Leurs pupilles ne quittent jamais Instagram. Deux jeunes filles tripotent leurs cheveux à la recherche de l’ondulation parfaite et pratiquent la moue pour un auditoire anonyme. Le jeune garçon à notre gauche fait défiler une story Instagram après l’autre. Les sièges avant sont comblés par un couple de soldats en uniforme et sandales, de toute évidence en permission du service obligatoire, leurs armes automatiques accolées sur leurs corps délicats. La jolie blonde du couple, qui ne pouvait avoir plus de 20 ans, file ses doigts minces dans les cheveux de son amoureux, tout en likant au hasard une série de photos de son fil Insta.
L’autobus traverse en ligne droite la rocaille jaune du désert de Néguev. Quelques rares quidams sont recueillis en plein milieu de ce no man’s land pour se joindre à la suite du périple. Mon frère et moi échangeons peu de mots et notre silence fait écho à l’aridité du paysage. Ce peu de conversation ne me dérange pas pour une fois. Je n’ai envie ni de lire ni d’écouter de la musique, la vue continue du bleu superposé au jaune, qui graduellement devient orange et rouge, me calme et me suffit.
Ma quiétude intérieure se termine avec l’arrivée à Eilat aux environs de 18h00. Quelques pas à l’extérieur de l’autobus me suffisent pour que je me demande si D. Napolitano n’ait pas voulu me jouer un tour en m’envoyant ici, tellement le délabrement et le manque de cohérence urbanistique crevaient chaque prise de vue. Mon frère garde ses lèvres plissées et me photographie assise sur un vieux fauteuil élimé, jeté sur le bord d’une des artères principales de la ville. La marche caniculaire vers notre Airbnb est jalonnée de débris de toutes sortes et des regards d’au moins une quinzaine de chats errants. Par chance, le studio loué pour notre passage de quatre jours est coquet et frais, et les petits lits confortables nous offrent une pause bien méritée pour nous remettre du choc de l’arrivée.
La baisse de la chaleur en soirée nous permet de ressortir du studio loué pour explorer la ville. Mon frère nous guide vers les escaliers offrant un raccourci vers le centre-ville. Ce dédale de ruelles montre un spectacle désolé de bouteilles vides, de sacs déchirés et de paniers d’épicerie oubliés sous les fleurs colorées. On aurait dit une zone dévastée par des combats meurtriers. Une impression de déjà-vu m’envahit.
Sans mot dire, je sens que mon frère m’en veut. Mon corps revit la tension lors du passage à Seogwipo-Si en Corée du Sud, où mon ex-conjoint m’a demandé à plusieurs reprises pourquoi, diantre, j’avais choisi une ville aussi moche comme base d’exploration de l’île de Jeju. Il soulignait avec véhémence, texte à l’appui, que le Lonely Planet utilise l’adjectif « clinquant » dans le paragraphe qui en parle, et que je gagnerais à porter davantage attention aux détails lors de l’organisation des voyages, comme dans la vie en général, qu’il faut lire les commentaires Trip Advisor jusqu’au bout, et ensuite en pondérer la valeur. Il a profité de l’occasion pour me rappeler que s’il s’en était occupé, nous n’aurions jamais dormi entassés dans ce minuscule lit, de cette minuscule chambre à Bergen lors de notre voyage précédent en Norvège et que j’avais donc le talent pour me faire avoir dans la vie, avec moi il fallait toujours tout double-vérifier. Nous avons mis fin à notre union quelques voyages plus tard.
Le soleil entame sa descente, le ciel dégagé rosit, rougit. Eilat ne s’embellit pas au coucher. La boule dans mon ventre grossit en pensant à ces coûteuses vacances et mes impressions de ces bâtiments quelconques : les façades usées, hôtels inachevés et néons clignotants. Au cœur de la ville, de minuscules espaces de plage sont protégés par des turfs de plastique. Un employé les lave méticuleusement avec un boyau d’arrosage. Je fais un effort mental pour chercher le joli, le charme, mais ne repère que le kitsch.
La promenade le long de la mer est un défilé des statues de poissons joufflus et décolorés. Elles me font penser aux dessins et sculptures de l’art socialiste, qui ornait les places publiques des pays du bloc de l’Est. Qui aurait cru que nous ferions le tour de la moitié de la planète pour se retrouver dans un environnement aussi similaire à celui qui nous a fait fuir ?
Le frère marche en avant de moi et ne me parle pas. Le silence est l’arme de prédilection des hommes en voyage (ou en rénovation) déçus par leur partenaire. Les miaulements des chats clamant leur pitance rebondissent à chaque tournant. Ses soupirs sont lourds. « Sœur, tu t’es encore fait crosser », lâche le frangin. « Cette ville est laide. J’ai faim. Je veux rentrer.»
Il fait demi-tour et j’obéis, la mine basse. Une collation de baba ghanoujj plus tard, nous nous étendons sur nos couchettes basses. Au moins, il trouve le studio assez propre pour l’honorer de son sommeil. Je fais l’étoile sur mon matelas, en revisitant la série des mauvaises décisions qui nous a menés jusqu’ici.
Nous nous réveillons avec l’espoir que l’escapade jusqu’à la plage de Coral Beach nous offrira un spectacle différent. Nous longeons en taxi les installations du port industriel, avec ses centaines de voitures Hyundai fraîchement débarquées d’un bateau marchand et emballées dans le plastique. L’humour de mon frère demeure sarcastique : « Peut-être que nous aurons la chance de nager à côté d’un pétrolier. »
Nous constatons sur la plage que la tendance se maintient. Le sable semi-granuleux de Coral Beach se mélange à parts égales avec des minuscules morceaux de vitre et d’emballages, des bouchons de plastique et des mégots de cigarette. Le soleil est toujours aussi vif. Nous faisons semblant d’être des clients de l’hôtel pour dégoter deux chaises longues sous un parasol. « C’est la première et la dernière fois que je viens ici, et il n’est pas question que je paye pour quoi que ce soit. C’est bon pour des Sibériens habitués à barboter dans des mares, mais quiconque a connu autre chose sait que ce n’est pas ça, une vraie plage. Tu le diras, à ton ami cave qui t’a dit de venir ici. », m’annonce mon frère avec un ton irrité.
Une famille de Russes discute bruyamment près de nous en défonçant des sacs de chips. Mon frère ne bouge pas de sa chaise longue, il ne veut pas attraper une maladie en marchant pieds nus sur le sable.
La lumière rejaillit sur les tout petits galets de la plage. L’eau turquoise invite tout de même à y plonger. Je tire sur la sangle de mon tuba et pars à la découverte des richesses du récif corallien maintes fois vantées. Je serre les dents avant de mettre ma tête sous l’eau, j’ai toujours eu peur de me noyer. Une fois à l’horizontale, la perspective change. Je flotte avec les poissons, des petits, des moyens et des grands. Le fond est dégarni, et les poissons ont un air ébahi, comme si eux aussi se demandaient comment ils ont fait pour atterrir dans ce coin, parmi toutes ces jambes potelées de touristes. Ils sont un bouquet, des espèces que je ne connais pas. Il y a des jaunes, des oranges, des marrons, les mêmes teintes que le désert, et quelques papillons. Mes poumons prennent un rythme. Un-deux, un-deux, inspire-expire, inspire-expire. Pendant un long moment, je m’oublie… Les poissons dansent dans l’eau, et moi aussi.
Je respire mieux, mon corps humide de nouveau étendu sur ma chaise longue. La journée passe, mais les rayons continuent de me darder la peau. Je sors ma crème solaire de marque « Attitude », formule écologique, amie des plages. Je demande à de m’aider à l’étendre dans le dos. La crème se mélange aux gouttelettes d’eau salée et se coagule sur ma peau. Ses mains d’adepte de CrossFit travaillent fort, mais le tout s’étend aussi aisément que du plâtre de Paris. « On dirait qu’une envolée d’oiseaux t’a chié dessus », me lance-t-il.
Et là, on se met à rire tous les deux. Je ne sais pas lequel des deux a commencé. Nous rions et rions. Du fond de nos tripes, la gorge déployée, la bouche grande ouverte et les dents exposées. Un rire explosif et primal. Nous rions en tapant des pieds, comme nous l’avons toujours fait ensemble depuis que nous sommes enfants.
Mon frère rapproche ma chaise de la sienne pour que je sois mieux protégée par le parasol. Il me serre les épaules affectueusement et me donne un bisou sur la tête: « Merci d’avoir organisé le voyage. Je t’aime, ma sœur. »
Nous siestons avant de nous sécher pour rentrer à Eilat. Devant mes paupières semi-closes et de l’autre côté de la mer Rouge se profile la ville d’Aqaba en Jordanie, brouillée par un voile de chaleur dansant. Nous devons nous y rendre dès le lendemain, en route vers Petra. Sur l’eau, une autre famille russe se débat énergiquement avec des planches à voiles. Pendant que ses membres tombaient dans le bleu d’azur les uns après les autres, notre odyssée fraternelle résistait aux vagues.
Texte original: Ana G.
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“Ok, ok. Možemo zajedno na put u Izrael. Ali baš i nemam želju da išta organiziram – samo mi reci koliko para da ti prebacim za avionske karte. Već znaš kakve stvari volim, pa se snalazi s tim.“, rekao je moj brat, ispruživši se na kauču.
Inzistirala sam da zajedno otputujemo negdje preko ljeta 2019.-e. Nakon prekida s dečkom s kojim sam živjela zadnjih deset godina, tražila sam nove avanture pod svaku cijenu, ipak, još nisam bila spremna za samostalne izlete. Kao poznavatelj povijesti i geopolitike, ljubitelj pučke kuhinje i dobro začinjenog mesa, buraz mi se pojavio kao idealan partner u zločinu. Ovaj planirani put javio nam se i kao idealna prilika da obnovimo svoju bratsko-sestrinsku povezanost, zanemarenu tijekom mog burnog života u paru.
Preporuka da posjetimo Eilat u Izraelu, došla je upravo od D. Napolitanoa, filmaša talijanskog podrijetla koji živi u New Yorku, momka s crnom valovitom kosom i zavodničkim glasom. Razgovarala sam s ovim sinom diplomata koji je dio djetinjstva proveo u Svetoj zemlji, iza kulisa kreativnog laboratorija jednog slavnog direktora kvebečkog kazališta. D. me uvjeravao da plaže u Tel Avivu nisu ništa drugo do tek jedna pruga pijeska usred grada, te ako namjeravam posjetiti ovaj grad, isto bi mi bilo i otići i sunčati se u Miamiju, koji mi je bliži, a podjednako izvještačen. Stoga, ako želim doživjeti autentično iskustvo hebrejske morske obale, prava destinacija je – Eilat, na Crvenom moru.
Moje (priznajem, prilično površno) istraživanje zasnovano na komentarima s Trip Advisor-a, random slikama s Googlea i vodiču Lonely Planet, u glavi mi je stvorilo jednu uvjerljivu sliku šarenih koraljnih grebena, koja je obećavala prvoklasno ronjenje.
Moj brat, naizmjenično zaokupljen razmjenom poruka s novom djevojkom i internet sportskim kladionicama, kimnuo je ravnodušno na predloženu rutu i promrmljao da ima povjerenje u mene.
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Napokon, krećemo iz Tel Aviva jednog vrelog poslijepodneva, koračajući po uskim trotoarima Velike naranče. Hodanje do autobusnog kolodvora po vrućini bilo je brutalno, dok je prašina zauzimala mjesto znoja na našim tijelima natovarenima prtljagom. Na stanici prolazimo kroz vrata 42 i njihove kretnice ljuskave zelene boje, dok transporteri pod nemarnim pogledima čuvara, žvaču i pljuju naše kovčege koji ne sadrže nikakvu vrstu eksploziva. Glavni kolodvor Tel Aviva posjeduje neki oronuli šarm koji ne bi predstavljao ništa posebnou bilo kojoj drugoj zemlji, uključujući i našu rodnu Bosnu i Hercegovinu, gdje smo brat i ja odrastali, prije nego smo doselili u Kanadu 1995. godine. Nepravilnosti na zidovima stanice podsjećaju me na poznate rupe od gelera. Na nekoliko ulaznih vrata nailazimo na strogu sigurnosnu kontrolu, kao i na svim drugim javnim mjestima u Izraelu. Ozbiljnost postupka je totalno u kontrastu s unutrašnjosti zgrade. Ovaj najveći svjetski autobusni kolodvor predstavlja zbunjujući labirint dućana s odjećom i prodavaonicama hrane i elektronike, te salona za tetovaže.
Upute na engleskom jeziku lutaju po ovom bazaru sve dok nismo našli put do šaltera za karte, gdje nam nezadovoljna djelatnica doslovno baca ulaznice, označavajući rukama da joj se što prije maknemo iz vidokruga.
Indeks visokog razvoja države Izrael odražavao se u čistim, klimatiziranim i nadasve suvremenim autobusima. Nakon što smo se smjestili, gledam brata kako zgroženo gleda u ženu koja sjeda sa svoja dva psa. Oblaci dlaka bež boje lebde zatvorenim prostorom, dok se dlačice na bratovoj ruci pobunjeno dižu. Nažalost, njegova opsesivno-kompulzivna urednost nikad ne uzima godišnji odmor. Osjećam da slabo prihvaća situaciju u kojoj svoj prijevoz mora dijeliti s dva očnjaka. “ Ovakvo sranje ne bih doživio ni u Bosni”, škripi mu kroz zube.
Oko nas se smještaju mladi ljudi, jedva izišli iz tinejdžerskih godina. Njihove zjenice ne napuštaju Instagram. Dvije mlade djevojke petljaju po svojoj kosi, u potrazi za savršenim valovima, s napućenim usnama za neku anonimnu publiku. Dječak s naše lijeve strane hopše sa jednog Instagram story-ja na drugi. Prednja sjedala zauzeo je jedan par vojnika u uniformi i sandalama, očito na dopustu obvezne službe, s automatskim oružjem priljubljenim uz njihova nježna tijela. Lijepa plavuša tog para, koja nije mogla imati više od 20 godina, provlači svoje tanke prste kroz partnerovu kosu, dok nasumično lajka seriju fotografija sa svoje Insta trake.
Autobus u ravnoj liniji prelazi žutu kamenjaru pustinje Negev. Nekolicina ljudi okupila se usred ove „ničije zemlje“ kako bi nam se pridružili u ostatku putovanja. Brat i ja razmijenili smo nekoliko riječi i naša tišina odzvanja suhoćom krajolika. Ovaj nepostojeći razgovor mi uopće ne smeta. Ne da mi se ni čitati, ni slušati glazbu. Kontinuirani prizor plave boje supraponiran sa žutom, koja postupno postaje narančasta i crvena, smiruje me i ispunjava osjećajem zadovoljstva.
Moj unutarnji mir prestaje s dolaskom u Eilat oko šest sati poslijepodne. Nekoliko koraka van autobusa dovoljni su mi da se zapitam da li me D. Napolitano htio izigrati šaljući me ovamo, jer su sveopći raspad i nedostatak urbane koherencije uskakali u svaki pogled. Moj brat drži stisnute usne i fotografira me kako sjedim na starom naslonjaču bačenom uz sami rub jedne od glavnih gradskih prometnica. Užarena šetnja do našeg Airbnba posuta je krhotinama svih vrsta, uz pratnju najmanje petnaest mačaka lutalica. Srećom, studio unajmljen za naš četverodnevni posjet neobičan je i sasvim cool, a udobni mali kreveti pružaju nam zasluženi odmor da se oporavimo od šoka dolaska.
Pad vrućine u večernjim satima omogućava nam da izađemo iz unajmljenog studija u istraživanje grada. Brale nas vodi do stepenica nudeći prečac do centra grada. Ovaj labirint uličica prikazuje žalosni spektakl praznih boca, poderanih vrećica i košarica s namirnicama zaboravljenih ispod žbunja. Izgledalo je kao područje uništeno smrtonosnim bitkama. Preplavio me osjećaj déjà vu-a.
Bez ikakve riječi, osjećam da se brat počinje ljutiti na mene. Moje tijelo osjeća istu napetost kao tijekom putovanja do Seogwipo-Si, u Južnoj Koreji, gdje me moj bivši partner više puta pitao zašto sam, dovraga, odabrala tako ružan grad kao bazu istraživanja otoka Jeju. Žestoko je podcrtao, s podebljanim tekstom, da Lonely Planet koristi pridjev “šljokica” u odlomku o tom gradu, te da bi mi bilo korisno da posvećujem više pažnje detaljima prilikom organiziranja putovanja, kao i općenito, da se recenzije Trip Advisora moraju pročitati do kraja, pa tek poslije procijeniti njihova vrijednost. Iskoristio je priliku da me podsjeti da, da se on pobrinuo za to, nikada ne bismo spavali ugurani u onom malenom krevetu, u onoj majušnoj sobi u Bergenu na našem prethodnom putovanju u Norvešku, da sam baš baksuz, i da se sa mnom uvijek sve treba dvaput provjeravati. Nekoliko putovanja kasnije, prekinuli smo našu vezu.
Sunce se spušta, dok vedro nebo postaje ružičasto, i naposlijetku crveno. Eilat nimalo ne postaje ljepši s dolaskom noći. Knedla u grlu mi raste dok razmišljam o ovom skupom odmoru i mojim dojmom o tim neuglednim zgradama: istrošene fasade, nedovršeni hoteli i treperava neonska svjetla. U srcu grada, malene parcele plaže zaštićene su plastičnim travnjacima. Zaposlenik ih pedantno pere uz pomoć vrtnog crijeva. Psihički se trudim da ovdje otkrijem neku skrivenu ljepotu i šarm, ali uzalud, sve što vidim i dalje je sami kič.
Šetalište uz more je parada bucmastih i bezbojnih kipova riba. Podsjećaju me na crteže i skulpture socijalističke umjetnosti, koji su krasili javne trgove zemalja istočnog bloka. Tko bi mogao i pomisliti da ćemo proputovati pola planete da bismo se našli u okruženju sličnom onom od kojeg smo pobjegli?
Brat hoda ispred mene i ne progovara. Šutnja je oružje razočaranih muškaraca (osobito na putovanju ili tijekom renoviranja zajedničkog životnog prostora). Mjaukanje mačaka u potražnji bilo kakvog obroka čuje se na svakom koraku. Uzdasi mu postaju teški. “Sestro, opet si zapela”, kaže mi. “Ovaj grad je preružan. Gladan sam. Želim ići kući.”
Okreće se i ja ga pratim, spuštene glave. Nakon par zalogaja domaćeg baba ganuša, izležavamo se na niskim krevetima. Iznajmljeni studio moj brat smatra barem dovoljno čistim da ga počasti svojim snom. Vrtim se na svom madracu, preispitujući seriju loših odluka koje su nas dovele ovdje.
Budimo se u nadi da će nam bijeg do plaže Coral pružiti nešto drugačiji spektakl. Taksijem se vozimo pored industrijskih lučkih objekata, zajedno sa stotinama Hyundaijevih automobila svježih s trgovačkog broda, i još zamotanih u bijelu plastiku. Humor mog brata je i dalje sarkastičan: „Možda ćemo imati priliku plivati pored tankera za naftu.”
Na plaži se nastavlja isti trend. Poluzrnati pijesak Coral Beach plaže u jednakom se omjeru miješa sa sitnim komadićima stakla i ambalaže, plastičnim čepovima i opušcima. Sunce još uvijek žari. Pretvaramo se da smo gosti hotela da bismo izmudrili dvije ležaljke pod suncobranom. “Ovo mi je prvi i posljednji put da dolazim ovdje, i nema šanse da ću išta platiti. Ovo je dobro za Sibirce koji su se navikli prskati po barama, ali bilo tko tko je vidio nešto drugo, zna da ovo nije vidjelo prave plaže. To reci svom blesavom prijatelju koji ti je rekao da dođeš ovamo.“ – izjavi brat razdraženim tonom.
Jedna ruska obitelj glasno razgovara u našoj blizini i šuška vrećicama čipsa. Brat se ne miče sa svoje ležaljke, ne želeći pokupiti neku bolest hodajući bos po pijesku. Svjetlost se odražava na sitnim kamenčićima plaže. Tirkizna voda nas mami da zaronimo. Navlačim remen svoje maske za ronjenje i krećem u otkriće hvaljenih bogatstva ovog koraljnog grebena. Stišćem zube prije nego što glavu stavim pod vodu. Uvijek sam se bojala utapanja. Čim mi je glava pod vodom, perspektiva se mijenja. Plutam s ribama, malim, srednjim i velikim. Dno je golo, a ribe izgledaju začuđeno, kao da se i one pitaju kako su dospjele u ovaj dio, među sve te bucmaste turističke noge. Plove u malom jatu, vrste koje ne poznajem. Žute su, narančaste ili smeđe, boje pustinje, ili šarenih leptira. Pluća mi otkucavaju. Jedan-dva, jedan-dva, udah-izdah, udah-izdah. Zaboravljam gdje sam…Ribe plešu u vodi, i ja sa njima.
Van vode lakše dišem, a mokro tijelo ponovno spuštam na ležaljku. Dan prolazi, ali sunčeve zrake me i dalje peku. Vadim kremu za sunčanje marke “Attitude”, jedna ekološka formula, prijateljica plaža. Molim brata Nikolu da mi pomogne namazati leđa. Krema se miješa s kapljicama slane vode i koagulira na mojoj koži. Njegove ruke CrossFit entuzijasta naporno rade, a krema se razmazuje poput tekućeg gipsa. “Izgledaš kao da se ptica istovarila na tebi”, kaže mi.
I tu se oboje počinjemo smijati. Ne znam tko je od nas dvoje započeo. Smijemo se i smijemo. Iz dubine stomaka, grlato, širom otvorenih usta i otkrivenih desni. Eksplozivan i iskreni smijeh. Smijemo se i udaramo nogama, kao što smo to uvijek zajedno činili od djetinjstva. Brat približi moju stolicu svojoj kako bi me suncobran bolje zaštitio. Nježno me steže za ramena i daje mi poljubac u čelo: „Hvala što si organizirala ovo putovanje. Volim te, sekić.“
Malo drijemamo prije nego što se osušimo za povratak u Eilat. Ispred mojih poluzatvorenih kapaka i preko Crvenog mora nazire se grad Aqaba u Jordanu, zamagljen plešućim velom vrućine. Tamo stižemo sutradan, na putu prema Petri. Na vodi se ruska obitelj energično bori sa daskama za jedrenje. Dok su obiteljski članovi padali jedan za drugim u azurno plavetnilo, naša bratska odiseja je uspjela oduprijeti se valovima.
Originalni tekst i prevod: Ana G.
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